L’aventure en Canoë-Camping!

Ô Canada, 2 Juillet, fête nationale! Pour marquer le coup et profiter des vastes espaces naturels que le Québec nous offre, nous ressortons notre matériel de camping, préparons notre paquetage pour 4 jours en autarcie et nous voilà partis sur les routes… direction: la Réserve du Poisson Blanc!

Dernier lien avec la civilisation avant le départ!

La Réserve du Poisson Blanc fait partie du parc régional du même nom, et est en fait un lac de 82 km composé d’une centaine d’îles où les amateurs de nature peuvent établir campement. Les seules conditions à respecter: être auto-suffisant (bouffe, eau, bois) car on ne trouvera pas de dépanneur du coin pour la bouteille de lait oubliée, ne pas squatter les emplacements des autres campeurs, c’est chacun son île! Et règle ultime: ne se déplacer qu’en embarcation navigable (oui, on est sur l’eau…).

Nous arrivons donc tout excités sur les bords de l’eau, et vu qu’on n’a pas le profil de se balader en yacht avec nos sacs de couchage roulés sous le bras, nous nous voyons offrir notre monture du weekend: un canot!

Toutes les affaires en place, on nous explique le trajet: 13km, 4h de pagayage requis pour atteindre notre île, une carte pour s’y retrouver! Ni une ni deux, la carte finit dans la poche d’Oscar, j’arrive à m’égarer avec un google map fonctionnel dans une ville que je connais, qui suis-je pour croire que je vais savoir nous diriger à travers un chapelet d’îles sur 13 km? Je vais plutôt concentrer mon énergie sur l’information essentielle que mon cerveau a retenu: 4h de pagaye!

Oscar a l’arrière pour diriger, moi à l’avant, c’est parti pour l’aventure!

Il fait beau, il fait chaud, on traverse un lac immense où des îles plus charmantes les unes que les autres se révèlent au fil de l’eau, c’est beau, on est au calme, on est heureux!

Nous croisons des gens en paddle board, d’autres sur leur bateau à moteur troublent la surface de l’eau et créent des rouleaux de vagues qui font tanguer notre canot, mais nous progressons sur un bon rythme… sans savoir qu’il va falloir se presser un peu…

Au loin, le ciel se couvre, de gros nuages noirs approchent… Je demande un statut au capitaine: il nous reste 2h30 de pagaie et il va falloir passer la seconde si on veut tenter d’échapper à l’orage. La course contre la montre commence!

H-2h00 – ca pagaie, ca pagaie, ca pagaie! Les nuages semblent à distance, on y croit!

H-1h30 – Shit, le tonnerre gronde au loin, c’est de plus en plus noir Capitaine! On donne tout, on ne sent plus nos bras mais on ne lâche pas!

H-1h15 – Les éclairs s’invitent à la noce! Ca n’est pas sur nous encore, on veille à rester coûte que coûte sous le petit bout de ciel bleu au dessus de nos têtes mais le périmètre se rétrécit, on va y passer…

H-1h10 – Capitaine trouve qu’on ne va pas assez vite, il veut passer devant. On fait une halte express pour changer de place: Oscar devient moteur, je prends le rôle de capitaine… et ca n’est pas la plus brillante idée qu’on ait eu du weekend! Alors que le but était de briser les flots à toute vitesse et d’atteindre notre site avant la pluie, nous nous retrouvons à faire des zig zags vains sur le lac, à faire du sur place, et la belle harmonie de couple s’effrite… Moteur s’énerve à user de ses forces pour rien alors que Capitaine s’essouffle à pagayer de droite à gauche pour remettre ce putain de canot droit et tient a conserver sa dignité. D’autres canots nous dépassent, Moteur perd son sang froid!

H-1h00 – c’en est fini, les premières gouttes de pluie nous atteignent! On est au milieu du lac, le tonnerre et les éclairs grondent au loin mais se rapprochent de plus en plus, la luminosité s’amoindrit… Nous emballons notre paquetage dans des sacs poubelle (belle presence d’esprit) et décidons de reprendre nos places initiales parce qu’à cette allure là, on n’y arrivera pas (et le couple n’en sortira pas indemne!)!

H-58 min – Des trombes d’eau nous assaillent, l’eau devient toute noire, le vent se lève, les éclairs fendent le ciel et je m’abandonne aux éléments alors qu’Oscar s’escrime à ramener le canot vers les berges de l’île la plus proche pour nous mettre à l’abri sous les branches de sapin.

(Halte sous les sapins – les éléments sont déchainés, on se sent tout petits, on est trempés et on grelotte sous nos gilets de sauvetage, cramponnés au canot qui est sur le point de se faire la malle avec toutes nos affaires. Pas fiers les marins d’eau douce, on a juste à attendre que ca passe, en espérant que ca ne dure pas trop longtemps…)

H-58 min – après avoir écopé notre embarcation, s’être réconciliés (parce que le changement de place après 10 minutes d’essai a un peu blessé mon amour propre), nous reprenons la route pour enfin! arriver sur notre petite île de paradis!

Ca sèche!

Trempés mais heureux, on ne s’en tire pas trop mal: les sacs de couchage sont secs! Nous montons notre campement et prenons possession des lieux!

Le lendemain matin, le temps est un peu gris, mais, soyons positif, il ne pleut pas! Nous faisons sécher nos affaires et ré-embarquons dans notre canot pour explorer les îles alentour et se lancer dans les randonnées à proximité afin de profiter du paysage. Ca sera aussi l’occasion pour Oscar de m’apprendre a diriger l’embarcation (on aurait dû commencer par là…)

En ce long weekend, nous ne sommes pas les seuls sur le lac, chacun son embarcation!

Et puis, le ciel finit par se découvrir. C’est l’occasion de profiter des nombreuses plages désertes disséminées à travers la réserve, un bon bouquin à la main et une petite sieste en extra (on l’a bien méritée)!

Mais aussi de continuer nos explorations en hauteur pour admirer le point de vue et essayer d’imaginer la vie dans cette endroit avant l’ère de la colonisation. Pour un peu, on se prendrait pour des Hurons!

Ce que nous préférons, c’est prendre le canot après le souper, quand la lumière est entre chien et loup, que l’eau est calme et que seul le bruit de nos rames qui fendent l’eau trouble la sérénité du moment. Là, nous prenons conscience de la beauté qui nous entoure, nous écoutons les tac-tac-tac du pic vert au loin et les dernières conversations des oiseaux avant la nuit… paisible!

Au bout de 4 jours de ce programme d’aventuriers, il est temps de prendre le chemin du retour: 4h de pagayage en sens inverse. Mais cette fois, nous avons la météo de notre côté et des biceps plus développés qu’à l’aller! 4h de pur bonheur à pagayer à l’unisson et à emmagasiner le maximum de cette nature qui semble intacte, avant le retour à la civilisation…

Notre périple à canot!

Superbe weekend pour célébrer le Canada et sa nature impressionnante! Merci le Poisson Blanc, on reviendra!

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